Aujourd’hui je vous parle de la chance pour mon fils d’être gardé en crèche (parentale) labellisée Ecolo-Crèche.

 

Puisque c’est une crèche parentale, les parents gèrent des permanences et une commission associative. La mienne c’est l’écologie bien-sûr !

 

 

J’ai ainsi pu prendre contact avec Ecolo-Crèche, pour demander de l’assistance pour diverses problématiques (la dernière en date : par quoi remplacer le vieux lino…) et découvrir leur histoire, leurs valeurs et leur pédagogie !

 

 

J’ai donc décidé d’en parler un peu sur le blog pour les mettre à l’honneur et aussi pour motiver les parents et professionnels me lisant à rejoindre l’aventure, pour des enfants et des adultes en meilleure santé et pour une planète respectée !

 

Historique :

 

Ecolo-crèche est né dans la tête de Claire Grolleau, écotoxicologue, qui devenue maman, s’est rendue compte de tout ce qui trainait dans l’environnement proche de son enfant à la crèche. On sait que l’enfant pendant ses 3 premières années de vie est particulièrement sensible (notamment aux perturbateurs endocriniens et autres substances toxiques). Il est donc primordial de lui assurer un environnement sain à ce moment là !

Claire a commencé par créer en 1998 l’association « Atelier méditerannée de l’environnement », afin de conseiller les structures de la petite enfance mais aussi les familles.

En 2000 Ecolo-crèche est créé ! Le but : accompagner toutes les crèches vers un changement de pratiques.

 

La pédagogie :

 

L’idée est de former, conseiller, accompagner. Les formations sont interactives (le savoir n’est pas descendant), le but étant que les structures réfléchissent elles-même au bien-fondé de leurs pratiques actuelles et qu’elles se remettent en cause de manière autonome.

Il n’est pas question d’être « donneur de leçon », culpabilisant, moralisateur ou encore de vouloir faire peur. Ce serait anti-pédagogique et contre-productif.

On ne peut forcer personne à changer, il faut que la personne, la structure (parents et professionnels) soit prête dans son ensemble.

C’est aussi pourquoi le processus de labellisation a quelque peu évolué. Aujourd’hui une structure faisant la démarche va être « auditée » au travers d’un questionnaire de 350 questions relevants de plusieurs domaines (alimentation, bâtiment, qualité de l’air, énergie, déchets, entretien…). Le rapport montre ensuite l’impact positif ou négatif de chaque choix.

Puis la structure est accompagnée (formation et plan d’action) pour se remettre en cause et changer ses pratiques pendant un an, au bout duquel un bilan est fait. Plus question de donner des bonnes ou mauvaises notes, ou de chercher la perfection ! Il faut juste pouvoir montrer une nette amélioration pour être labellisé !

En effet certaines crèches sont soumises à des marchés publics (par exemple dans mon ancien arrondissement je sais que les crèches municipales se doivent d’utiliser des couches « Pampers » et que la direction de la crèche n’a aucune marge de manoeuvre pour choisir une autre marque). Mais si elles s’améliorent sur d’autres domaines qu’elles peuvent changer, alors elles sont labellisables.

 

 

Aujourd’hui :

 

Le label est donné pour 3 ans et en France 300 crèches sont engagées dans la démarche et 100 sont déjà labellisées. 

Aujourd’hui écolo-crèche crée une autre entité pour labelliser les assistantes maternelles également !

A l’avenir le concept pourrait être étendu à toutes les structures (prisons, centres de loisir, maisons de retraites, et bien-sûr familles !)

 

 

Communiquer :

 

La communication sur ces sujets est primordiale pour fédérer autour de ces valeurs.

Lorsque j’explique que la crèche de mon enfant est « écolo » les gens imaginent tout de suite le truc de baba cool/hippie extrême et militant…

C’est vrai que ma crèche utilise des couches lavables, mais c’est en fait une extrême minorité dans les crèches « écolo ». Ce choix est réellement écologique mais nécessite une organisation/un équipement que nombres de structures ne peuvent pas se permettre d’avoir.

Le terme « développement durable et responsable » est aussi de plus en plus utilisé car il semble plus accessible, moins radical et politisé que le terme « écolo ».

 

 

Quelques résultats :

 

  • Certaines crèches ont eu 0 bronchiolite pendant un hiver ! Les produits nettoyants écolo ne sont pas irritants pour les voies respiratoires, celles-ci peuvent donc se défendre plus efficacement lorsqu’elles rencontrent un agent pathogène.
  • Baisse de l’absentéisme du personnel et des enfants (encore une fois l’air est de meilleure qualité, moins chargé en COV irritants (composés organiques volatiles issus des produits d’entretien, des bois agglomérés, des plastiques des jouets et mobiliers), l’alimentation bio est plus riche en nutriments donc favorisant la santé etc…
  • Economies importantes  (d’eau, electricité, de produits d’entretien etc.)

 

Comment faire ?

 

 

Ca vous tente mais vous ne savez pas par où commencer ? Voici quelques points pour vous y aider !

 

  • Remettre en question l’hygiénisme extrême (à ne pas confondre avec l’hygiénisme de Shelton en naturopathie) qui veut aseptiser, désinfecter l’environnement de l’enfant.

On sait aujourd’hui que l’enfant dont l’environnement est trop pauvre en bactéries développe plus d’allergies (une hypothèse serait que son système immmunitaire cherchant à défendre l’organisme et ne trouvant pas beaucoup de menaces à se mettre sous la dent, se retourne contre des substances inoffensives). 

De plus l’enfant des villes est  en contact avec moins de bactéries et microbes que l’enfant des campagnes, mais les bactéries qu’il rencontre sont bien plus virulentes comparativement.  Enfin son système immunitaire, ne s’étant pas entrainé sur tous les petits microbes bénins, sait moins se défendre contre les grands méchants.

 

 

  • Si l’on n’est pas prêt à passer aux couches lavables, utiliser des cotons lavables pour le change (ou le gant pour débarbouiller après le repas plutôt que le sopalin) est déjà un grand pas !

 

  • Coté alimentation : essayer d’avoir une composante bio par jour (le but étant d’augmenter au fur et à mesure si possible)
  • Trier ses déchets (on peut aussi facilement réserver ses épluchures pour un composteur : il y en a des plus en plus, même en ville, libres d’accès pour ceux qui ne veulent pas tenter l’aventure « lombricomposteur » à la maison !
  • Faire son ménage écolo.

A base de vinaigre blanc, de bicarbonate  de soude, d’huile essentielle de lavandin ou lavande vraie, de percarbonate de soude etc. on peut tout faire et plus besoin de Javel !)

 

  • Proposer des activités à base de recup’ à son enfant ! (découper du papier à jeter, peindre des boites d’oeufs…)
  • Finalement, faire sortir son enfant, le laisser aller au contact de la nature.

Jardins et parcs à Paris aussi, ou encore aller en forêt le weekend. Et surtout le laisser expérimenter, mettre les mains dans la terre, touiller dans les flaques, ramasser des feuilles, des limaces etc. Oui il rentrera tout crotté mais en meilleure santé !

 

 

Pour plus d’infos allez sur le site Ecolo-Crèche 

 

Et merci à Antoinette Rouverand d’Ecolo-Crèche d’avoir pris le temps de répondre à mes questions !