Ce matin j’apprends qu’une personne est passée de l’autre côté de la vie. Je pense à elle et à ses proches. Je pense à tous les absents dans ma vie. A tous ceux qui manquent.

 

En consultation je conseille toujours, en cas de choc, de deuil, de perte d’un être cher, de prendre la fleur de Bach « Etoile de Bethleem » (Star of Bethlehem). Elle aidera à vivre ce sentiment de manque, à être consolé. Elle peut même être prise bien après le choc, des mois, des années après, à condition que la douleur soit encore vive.

Le docteur Bach écrivait à son propos :

« Pour ceux qui sont en grande détresse dans des conditions qui, pour un certain temps, leur causent un grand chagrin. Le choc d’une nouvelle grave, la perte d’un être cher, l’effroi après un accident et ainsi de suite. A ceux qui, pour un temps, refusent d’être consolés, ce remède apporte du réconfort. »

 

http://www.bachcentre.com/fr/presentation/38/starbeth.php

 

Il  m’arrive aussi de conseiller des lectures car l’art, et notamment la littérature, permet de se relier à toutes ces vies, à toutes ces mémoires étrangères et à la fois si familières, à toutes ces âmes qui ont éprouvé ce que notre âme éprouve.

Les artistes parviennent à mettre des mots, des formes, des couleurs, des sons, sur nos émotions, nos ressentis.

 
Dans les moments de deuil, de manque, je pense aux fleurs et à Christian Bobin qui écrit si bien sur ces petites choses infimes qui font que l’on s’accroche encore à la vie quand la mort s’est invitée chez soi.
Je vous laisse avec deux extraits d’ « Autoportrait au radiateur » et vous invite à aller découvrir les ouvrages de cet auteur/poète, à prendre le temps de flâner au hasard des pages et des mots, à le lire le matin au réveil, le soir au coucher, dans l’herbe chaude d’une belle après-midi ensoleillée, devant la cheminée une tasse de thé noir fumant à la main, dans le train, dans son lit, dans la forêt, devant la mer…
« A la question toujours encombrante : qu’est-ce que tu écris en ce moment, je réponds que j’écris sur des fleurs, et qu’un autre jour je choisirai un sujet encore plus mince, plus humble si possible. Une tasse de café noir. Les aventures d’une feuille de cerisier. Mais pour l’heure, j’ai déjà beaucoup à voir : neuf tulipes pouffant de rire dans un vase transparent. Je regarde leur tremblement sous les ailes du temps qui passe. Elles ont une manière rayonnante d’être sans défense, et j’écris cette phrase sous leur dictée : « Ce qui fait événement, c’est ce qui est vivant, et ce qui est vivant, c’est ce qui ne se protège pas de sa perte. » »
« Il peut paraître étrange de faire entrer chaque semaine, deux bouquets de fleurs dans un endroit où l’on vit seul. C’est pourtant un geste dont je ne peux plus me passer. Il est apparu dans la foulée de ta mort, et c’est peut-être une façon d’ouvrir dans le noir une quinzaine de fenêtres, autant que de fleurs, par où du clair arrive. »